Leçon 244.  Essai de Pensée intégrale     

    Nous entamons avec cette leçon, le troisième volet d’introduction à la pensée de Ken Wilber. Nous avons  d’abord insisté, insisté sur  la théorie des Trois Yeux de la Connaissance. Puis nous avons pris en compte une clé précieuse, - à vrai dire indispensable - pour ouvrir bien des portes et ne pas se laisser enfermer dans de faux problèmes, à savoir la confusion entre le prépersonnel et le transpersonnel. Dans la foulée, nous avons fait honneur à un auteur négligé, Abraham Maslow, fondateur de la psychologie transpersonnelle dont les perspectives sont tout à fait remarquables et constituent un jalon dans le cheminement vers une psychologie intégrale.

    Nous voici maintenant parvenu au travail de synthèse de Wilber, à sa vision d’ensemble. Nous allons tout au long de cet exposé renvoyer le lecteur au livre qui constitue une bonne introduction à sa pensée, Une brève Histoire de tout. Il s’agira de présenter un essai de Pensée intégrale. L’idée n’est pas nouvelle. Les philosophes occidentaux penseront aux grands systèmes, à l’œuvre de Hegel et son aspect encyclopédique. Wilber y fait effectivement référence.  En Orient, on pense tout de suite à l’oeuvre de Shri Aurobindo, dont l’immense culture embrassait tout ce que son époque avait pu produire. Et c’est aussi une référence de Wilber, celui avec lequel il est le plus tentant de le rapprocher.

    Reste que, depuis les démêlées entre le courant existentialiste dans la lignée de Kierkegaard et Hegel, les critiques des ambitions totalisantes d’un système spéculatif ont été si rudes que plus personne n’oserait aujourd’hui proposer un véritable système ni même une vision intégrale à la fois de la connaissance et de la Manifestation. De quel point de vue une pensée intégrale est-elle justifiée ? Ce n’est assurément pas avec la prétention de « tout savoir sur tout » ce qui n’est que sottise. Mais déjà, tout nous pouvons facilement reconnaître que nous avons besoin de repères, dans la fragmentation actuelle du savoir, besoin de mettre chaque chose à sa place. N’est-ce pas un besoin inné de l’esprit humain que de tenter de mettre chaque pièce du puzzle au bon endroit pour avoir une idée de l’image qu’elles composent ? Tout ceux qui  prennent un peu au sérieux le désir de connaître se retrouve très vite confronté au fait que le savoir est devenue une forêt inextricable, où les complications et les contradictions sont déroutantes. Il est indispensable, pour ne pas se perdre ou s’égarer, de situer chaque approche et ses limites. D’où l’intérêt de l'approche proposée par Ken Wilber.

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A. Les schèmes de connexion

     Le cours de l’évolution se déploie à travers trois domaines, la matière, le vivant et le plan mental. En termes cosmologiques, disons la lithosphère, la biosphère et la noosphère. Wilber appelle les trois pris ensemble « Kosmos ». Nous garderons ici le terme Cosmos, histoire de ne pas trop multiplier les concepts et de conserver une cohérence avec les leçons. Wilber signale que pour les pythagoriciens le Cosmos était « l’ordre de la Nature ou le processus schématiquement ordonné de tous les domaines de l'existence, de la matière au mental et jusqu'à Dieu, et non pas simplement l'univers physique auquel les termes « univers » et « cosmos » réfèrent habituellement aujourd'hui". Pour bien situer l’architecture du Cosmos, il faut .... Nous allons tenter ici de condenser le propos de Wilber.

    1) Suivons le développement : « la réalité se compose de touts/parties ou « holons». Le terme est emprunté à Arthur Koestler, il désigne « une entité qui est simultanément un tout en soi et une partie d'un autre tout ». « Par exemple, le tout d'un atome fait partie du tout d'une molécule, le tout d'une molécule fait partie du tout d'une cellule, le tout de la cellule fait partie du tout d'un organisme, et ainsi de suite. Chacune de ces entités n'est ni un tout ni une partie, mais un tout/partie : un holon ». Le holon tend à maintenir sa structure ou, s’il n’y parvient pas, il s’écroule dans l’étage qui lui est inférieur. « Chaque holon possède à la fois agence et communion ». Lorsqu’un holon s’écroule, il se décompose, ainsi les cellules se résolvent en molécules, donc en sens inverse de la manifestation. D’autre part, on s’entend aujourd’hui pour reconnaître que l’évolution est ponctuée, faite de sauts quantiques. « L'évolution est un processus furieusement autotranscendant : elle a la capacité tout à fait stupéfiante d'aller au-delà de ce qui existait avant. Alors l'évolution est en partie un processus de transcendance qui incorpore ce qui existait auparavant et qui y ajoute ensuite des composantes incroyablement originales ». Le processus continu d’autotranscendance produit les discontinuités, les sauts évolutifs, les bonds créatifs. « Alors il y a, dans l'évolution, à la fois des discontinuités (l'esprit ne peut être réduit à la vie et la vie ne peut être réduite à la matière) et des continuités (les schèmes communs auxquels se conforme l'évolution dans tous ces domaines). Et en ce sens, oui, le Cosmos se tient, unifié en un seul processus. C'est un uni-vers, un chant ». C’est ce que Wilber appelle l’Esprit en action qui fait que, 3. « Les holons émergent ». L’émergence est un saut créatif qui fait apparaître de nouveaux holons, ce qui explique pourquoi un niveau ne peut jamais en définitive se réduire à ses composantes inférieures. « Vous pouvez analyser le tout dans ses parties constituantes, et c'est une entreprise tout à fait valable. Mais alors vous avez des parties, pas le tout. Vous pouvez démonter une montre et analyser ses parties, mais elles ne vous diront pas l'heure qu'il est. C'est la même chose avec n'importe quel holon. La totalité du holon ne se trouve dans aucune de ses parties », mais en même temps, elle les enveloppe. L’essentiel dans le processus évolutif est la création d’une nouveauté. En d’autres termes, la créativité est un autre nom pour désigner l’Esprit, reconnaître l’intelligence créatrice, c’est reconnaître que l’Esprit qui, à partir de la Vacuité, fait émerger de nouvelles formes.  

    Nous venons de voir comment régler son compte au réductionnisme, mais le même raisonnement règlera aussi son compte à l’argument du hasard. Wilber expose des arguments bien connus : « Avec suffisamment de temps, mille singes qui dactylographient au hasard parviendraient à écrire une pièce de Shakespeare… À condition d'avoir suffisamment de temps ! Un calcul a démontré que la possibilité que le pouvoir simiesque produise une seule pièce de Shakespeare était d'une sur dix mille millions de millions de millions de millions de millions de millions. Alors ça pourrait peut-être se produire dans un milliard de milliards d'années. Mais l'univers n'a pas un milliard de milliards d'années. Il n'a que douze milliards d'années… Les calculs effectués par les scientifiques, de Fred Hoyle à F.B. Salisbury, prouvent systématiquement que douze milliards d'années ne suffiraient pas au hasard pour produire ne serait-ce qu'un seul enzyme…En d'autres mots, quelque chose d'autre que le hasard pousse l'univers. Le ... Le hasard était leur dieu. Le hasard pouvait tout expliquer. Le hasard – et un temps infini – pouvait produire l'univers. Mais ils ne disposent pas d'un temps infini, alors leur dieu les a laissés tomber misérablement. Ce dieu-là est mort. Le hasard n'est pas ce qui explique l'univers; en fait, l'univers travaille de toutes ses forces pour venir à bout du hasard. Le hasard est précisément ce dont triomphe la pulsion autotranscendante du Cosmos ». Ce qui nous ramène ... dans une nouvelle interprétation.

    Koestler insistait sur l’importance des hiérarchies dans l’univers. Dans la logique du vocabulaire précédent, Wilber utilise le terme holarchie. « Les holons émergent holarchiquement ». Le mot hiérarchie est mal vu, parce que les gens confondent hiérarchie de domination et hiérarchies naturelles. Si nous examinons la manière dont la Nature est composée, nous devons tout simplement reconnaître ce fait de l’organisation. « Une hiérarchie naturelle est simplement une progression de totalités toujours plus grandes allant, par exemple, des particules aux atomes aux cellules aux organismes ». Comme, - toujours selon Koestler - les hiérarchies naturelles sont composées de holons, en fait une hiérarchie devrait s’appeler « holarchie ».

    Laissons tomber les polémiques inutiles et gardons le terme de hiérarchie.  « Chaque holon émerge et transcende, mais inclut son ou ses prédécesseurs ». « Par exemple : la cellule transcende – ou va au-delà de – ses composantes moléculaires, mais les inclut également, de toute évidence. Les molécules transcendent et incluent les atomes, lesquels transcendent et incluent les particules ». « Les tas sont convertis en des touts ». Mais il y a bien un sens et une transcendance. « Les cellules contiennent des molécules, mais pas l'inverse. Les molécules contiennent des atomes, mais pas l'inverse. Les phrases contiennent des mots, mais pas l'inverse. Et c'est ce pas l'inverse qui établit une hiérarchie, une holarchie, un ordre croissant de totalité ».  Pour mieux comprendre, Wilber propose une expérience de pensée. Si  vous« détruisez » n'importe quel type de holon en particulier, alors tous les holons plus élevés ou supérieurs seront également détruits; mais aucun des holons moins élevés ou inférieurs ne le sera… si vous détruisiez toutes les molécules de l'univers, alors tous les niveaux supérieurs – les cellules et les organismes – seraient également détruits. Mais aucun des holons inférieurs – les atomes et les particules subatomiques – ne le serait ». Nous voyons donc l’importance de ne pas projeter sur la hiérarchie des jugements de valeurs, ...

    2) « Le nombre de niveaux dans n'importe quelle holarchie est ce qu'on appelle sa profondeur, et le nombre de holons à un niveau donné est ce qu'on appelle son étendue ». Par exemple, « si nous disons que les atomes ont une profondeur de un, alors les molécules ont une profondeur de deux, et les cellules une profondeur de trois ».

    Nous arrivons maintenant à un point important, source de beaucoup de confusions : « chaque niveau successif de l'évolution produit plus de profondeur et moins d'étendue »…Ainsi, « il y a moins d'organismes que de cellules; il y a moins de cellules que de molécules; il y a moins de molécules que d'atomes; il y a moins d'atomes que de quarks. Dans chaque cas, il y a plus de profondeur, mais moins d'étendue ». « Un holon transcende et inclut ses prédécesseurs – sa profondeur est plus grande – mais l'ampleur de la population à cette plus grande profondeur devient plus petite. C'est ce qu'on appelle la pyramide du développement ». ... La cohérence du réel d’Ervin Laszlo. Mais comme pour la plupart des gens, « plus c’est gros, plus c’est important », ils ont tendance à inverser la hiérarchie de l’Être, alors qu’il faut rester attentif au principe de l’émergence de la Conscience. Ultimement l’Esprit.

    Si « chaque niveau transcende et inclut son prédécesseur, lEsprit transcende tout et alors il inclut tout ». De là suit qu’il est « complètement au-delà de ce monde, mais il embrasse complètement chaque petit holon qui existe dans ce monde. Il imprègne tout toute la manifestation, mais n'est pas que la manifestation. Il est à jamais présent à chaque niveau ou dimension, mais il n'est pas simplement une dimension ou un niveau particulier. Transcende tout, inclut tout, comme le Fondement sans fondement ou la Vacuité de toute manifestation ». C’est le paradoxe déroutant de l’immanence et de la transcendance de l’Esprit souvent rencontré dans la spiritualité. « l'Esprit est à la fois le « niveau » le plus élevé de la holarchie, mais il est également le papier sur lequel la holarchie tout entière est écrite. C'est le barreau le plus élevé de l'échelle, mais c'est aussi le bois dont est fabriquée l'échelle tout entière. Il est à la fois le But et le Fondement de la séquence tout entière ». En travaillant sur le paradigme holographique, nous avons déjà évoqué ces idées.

    Parvenu à ce point, les perspectives commencent à se dessiner très clairement. Wilber donne d’abord l’exemple de l’éthique environnementale : « L'idée d'une éthique environnementale authentique est que nous sommes censés transcender et inclure tous les holons de manière authentiquement compréhensive. Étant donné que les êtres humains contiennent matière, vie et mental en tant que composantes de leur propre constitution, il s'ensuit alors naturellement que nous devons honorer tous ces holons non seulement en raison de leur propre valeur intrinsèque, qui est la plus importante, mais également parce qu'ils sont des composantes de notre propre être et que les détruire est littéralement suicidaire pour nous. Pas parce qu'endommager la biosphère va éventuellement nous retomber sur le nez et nous blesser de l'extérieur, mais parce que la biosphère nous est interne au sens propre, fait partie de notre être même, de notre individualité composite – nuire à la biosphère est un suicide interne, pas seulement un quelconque problème externe ». Nous voyons très bien qu’une compréhension intégrale de l’écologie repose sur une vision intégrale, c’est elle qui fonde une écologie spirituelle. De même, parmi les écophilosophes beaucoup se réfèrent, comme Bucke, à la « conscience cosmique » où tous les êtres sont perçus dans une égale lumière et dans la grande toile de la vie. C’est une chose cependant de le déclarer intellectuellement, une autre de le vivre. « Mais le nombre d'humains qui réalisent vraiment cette identité suprême est très, très, très petit. En d'autres mots, cette très grande profondeur a une très petite étendue. Comme toujours, plus de profondeur, moins d'étendue ». « L'identité consciente est vraiment une identité avec le Tout, avec le Cosmos. Et dans cette identité, tous les êtres, supérieurs ou inférieurs, sacrés ou profanes, sont réellement vus comme des manifestations parfaites de l'Esprit, ce qu'ils sont précisément – pas inférieurs, pas supérieurs. L'ultime profondeur est une ultime unité avec le Tout, avec le Cosmos ». (texte) Donc, pour résumer : « Il y a un spectre de la profondeur, un spectre de la conscience. Et l'évolution déploie ce spectre. La conscience se déploie de plus en plus, se réalise de plus en plus, se manifeste de plus en plus. Esprit, conscience, profondeur – autant de mots pour dire la même chose ». « La conscience est simplement ce à quoi ressemble la profondeur de l'intérieur, « d'en-dedans ». Alors oui, la profondeur est partout, la conscience est partout, l'Esprit est partout. Et à mesure que la profondeur augmente, la conscience s'éveille de plus en plus, l'Esprit se déploie de plus en plus. Dire que l'évolution produit une plus grande profondeur revient ...

B. Les quatre quadrants

    Tel est le tableau général que dresse Wilber. Il implique une révision, une remise en ordre des champs du savoir alignée sur l’expansion de la conscience et ses dimensions. Cependant, aux frontières historiques de la Modernité, pousser un peu plus loin le développement de la conscience ne va pas sans difficultés. Wilber fait l’éloge de la Modernité pour ses conquêtes (texte), mais il souligne aussi ses limites et ses problèmes récurrents. L’humanité a un besoin urgent de s’ouvrir à une conscience plus élevée au-delà de la rationalité qu’elle a cultivé jusque là, elle a aussi besoin d’un profond changement de ses institutions : « un changement de conscience fixé dans un changement d'institutions. L'un ou l'autre, seul, ne peut fonctionner ». Le modèle que propose Wilber pour cerner cette transformation est celui des quatre quadrant.

    1) Wilber dit avoir piétiné longtemps sur la manière de mettre en ordres les différentes formes de hiérarchies. Il a commencé à faire des listes des « cartes holarchiques » : « de la théorie des systèmes à la Grande Chaîne de l'Être, des vijnanas bouddhiques aux koshas du Vedânta, à la Kabbale et à Piaget, Marx, Kohlberg, Loevinger, Maslow, Lenski, etc. J'avais littéralement des centaines de ces choses, de ces cartes inscrites sur des tablettes grand format étalées partout sur le plancher ». Et il lui est apparu que qu'il y avait en réalité quatre types distincts de holarchies, quatre types très différents de séquences holistiques. Je crois que personne n'avait mis le doigt là-dessus auparavant, comme on dit – peut-être parce que c'était si ridiculement simple. De toute façon, pour moi, c'était du nouveau. Mais après avoir réparti toutes ces holarchies dans ces quatre groupes – et à ce stade, elles tombaient en place instantanément –, il était devenu très évident que chaque holarchie dans chaque groupe traitait vraiment du même territoire, mais que, globalement, il y avait quatre territoires différents, pour ainsi dire ». En haut l’individuel partagé en deux, vu  de l’intérieur et de l’extérieur ; en bas, le collectif lui ...

intérieur

extérieur

 

 

 Intentionnel

 

SG

 

 Comportemental

 

SD

 

 

 

individuel

 

 Culturel

 

IG

 

 Social

 

ID

 

 

collectif

gauche

droit

 

SG : quadrant supérieur gauche.
SD : quadrant supérieur droit
IG : quadrant inférieur gauche
ID: quadrant  Inférieur droit.

Si maintenant nous ajoutons du détail dans la profondeur, cela donne par exemple ceci :

Pour citer Wilber : « le fondement de ces quatre quadrants est incroyablement simple. Ces quatre types de holarchies traitent en réalité de l'intérieur et de l'extérieur d'un holon, à la fois dans ses formes individuelles et dans ses formes collectives – ce qui nous donne quatre quadrants.

Intérieur et extérieur, singulier et pluriel – quatre des distinctions les plus simples que l'on puisse faire. Et ces aspects très simples, qui sont présents dans tous les holons, engendrent ces quatre quadrants ». Ce sont « les quatre coins du Cosmos ».

    - Dans la colonne de droite en SD on reconnaît la hiérarchie typique des manuels de biologie et effectivement chaque niveau tout à fait transcende et inclut son prédécesseur. Dans la mesure où l’approche est extérieure, elle correspond à la description objective portant sur de l’observable. Il apparaît immédiatement que notre culture occidentale nous a rendu très familier avec le quadrant supérieur droit, en raison de la domination des sciences de la Nature. Là nous sommes en territoire connu, celui de la techno-science actuelle. Savoir et enseignement privilégié dans nos sociétés

    - Par contre, même si dans le manuel de biologie il est question par exemple du système limbique en relation avec les émotions, cependant, « vous n'y trouverez pas vraiment de description de ces émotions, parce que les émotions appartiennent à l'expérience intérieure » Et là on change de quadrant pour le supérieur gauche, SG. « Vous ne pouvez ressentir ces sentiments que de l'intérieur. Lorsque vous faites l'expérience d'une sorte de joie primale, par exemple, même si vous êtes un spécialiste de la physiologie du cerveau, vous ne vous dites pas : « Ho ! quel jour limbique ! » Vous décrivez plutôt ces sentiments de manière intime, personnelle, émotionnelle, subjective : « Je me sens merveilleusement bien ! » ou « C'est bon d'être en vie ! » ».  Il est possible comme Wilber le propose de faire des correspondances entre formes de conscience subjective et des formes objectives, « Mais l'important, c'est que cette dimension du volet gauche réfère à ce qui est intérieur, à la profondeur intérieure, c'est-à-dire à la conscience elle-même ». On a donc ce à quoi ressemble le holon vu de l’extérieur du côté droit et vu de l’intérieur du côté gauche.

    - Le volet inférieur gauche, IG, désigne les formes culturelles. Le mot « Culturel » fait référence à toutes les significations, valeurs et identités intérieures que nous partageons avec celles de communautés semblables, qu'elles soient tribales, nationales ou mondiales[3] ».

    - Le volet inférieur droit ID contient en progression « les formes extérieures, matérielles ou institutionnelles de la communauté : sa base techno-économique, ses styles architecturaux, ses codes écrits ou l'importance de sa population, pour ne nommer que celles-là ».

    Ce modèle permet d’approcher n’importe quelle question avec quatre approches complémentaire. D’où son succès quasi-planétaire auprès de beaucoup d’organisations. Wilber n’est pas dogmatique, il s’agit d’un outil théorique, rien de plus. Nous sommes invités à l’utiliser et à jouer intellectuellement avec, la seule limitation étant de ne pas confondre un quadrant avec un autre. Il faut leur accorder une certaine intégrité. C’est aussi ce qui nous fera remarquer que tel ou tel auteur a travaillé dans tel quadrant et pas dans un autre.

    2) Passons maintenant à l’exercice intégratif de mise en évidence simultanée des quatre quadrants à partir d’un seul phénomène, à savoir ici une pensée.

    - « Disons que j'ai la pensée d'aller à l'épicerie. Lorsque j'ai cette pensée, ce que je vis ou expérimente, en réalité, c'est la pensée elle-même, la pensée intérieure et sa signification – les symboles, les images, l'idée d'aller à l'épicerie. Ça, ça fait partie du quadrant supérieur gauche ».

    - « Naturellement, pendant que j'ai cette pensée, des changements corrélatifs se produisent dans mon cerveau – la dopamine augmente, l'acétylcholine excite les synapses, les ondes bêta du cerveau augmentent, et bien d'autres choses encore. Ce sont là des comportements observables dans mon cerveau. Ils peuvent être empiriquement observés et scientifiquement compilés. Ça, c'est le quadrant supérieur droit ».

    - « Maintenant, la pensée intérieure elle-même n'a de sens qu'en fonction de mon bagage culturel. Si je parlais une langue différente, la pensée serait composée de symboles différents et aurait des sens différents. Si je vivais dans une société tribale primitive d'il y a un million d'années, je n'aurais même jamais l'idée « d'aller à l'épicerie ». Ce serait plutôt « il est temps d'aller tuer l'ours ». L'important, c'est que mes pensées elles-mêmes naissent dans un environnement culturel qui donne texture, sens et contexte à mes pensées individuelles. »

    - « Et cette vaste toile de fond est ma culture, ma vision du monde culturelle, mon espace/monde, ce qui correspond au quadrant inférieur gauche. Mais ma culture elle-même n'est pas désincarnée, suspendue au milieu des airs, dans le ciel idéaliste. Elle a des composantes matérielles, tout comme mes propres pensées individuelles ont des composantes cérébrales matérielles. Tous les événements culturels ont des corrélats sociaux. Ces composantes sociales concrètes incluent des types de technologie, des forces de production (horticoles, agraires, industrielles, etc.), des institutions concrètes, des schèmes et des codes écrits, des lieux géopolitiques (villes, villages, États, etc.), et ainsi de suite. Ces composantes matérielles, sociales, empiriquement observables – en fait, le système social réel – sont cruciales pour nous aider à déterminer les divers types de visions du monde culturelles ».

    De là suit que ce que l’ego croit être une « pensée individuelle » bien à « moi », est en réalité très complexe, il y a quatre facettes qui vont bien au-delà de mon intimité personnelle : « quatre aspects – intentionnel, comportemental, culturel et social. Et nous faisons le tour du cercle; le système social a une forte influence sur la vision culturelle du monde, laquelle établit des limites pour les pensées individuelles que je peux avoir, ce qu'enregistre la physiologie du cerveau. Et vous pouvez tourner autour de ce cercle dans n'importe quelle direction. Les quadrants sont tous inter-reliés ». Continuons. Pour plaisanter, disons que celui qui ne verrait que le quadrant SD comme seule réalité, serait spirituellement endormi, littéralement inculte, voire socialement inadapté. Donc, l’Esprit se manifeste dans les quatre quadrants, il n’est pas seulement la « conscience transcendantale »,  la « Science », « Gaia », ou « l’État ». Mais ... de l’évolution de la conscience, il est alors parfaitement censé de se poser les questions : « Qu'est-ce qu'un Soi supérieur ? Qu'est-ce qu'un fonctionnement supérieur du cerveau ? Qu'est-ce que la transformation du corps aussi bien que du mental ? Qu'est-ce qu'une culture supérieure ou plus profonde ? Comment cela s'inscrit-il dans des systèmes sociaux plus vastes ? Qu'est-ce qu'une conscience plus profondément développée ? Comment est-elle ancrée dans de nouvelles institutions sociales ? » C’est une manière de penser tout ensemble, une manière de pensée intégrale, sans rien négliger. « Des stades plus élevés ou supérieurs du développement de la conscience me montrent des schèmes plus profonds et plus vastes dans le moi, dans le comportement individuel, dans la culture et dans la société – intentionnels, comportementaux, culturels et sociaux – les quatre quadrants ». Pour eux qui connaissent, ces développements s’inscrivent exactement dans la lignée d’Aurobindo, mais avec un enveloppement synthétique qui englobe des aspects nouveaux apparus depuis lors au sein de la culture. Aurobindo disait que de toute manière l’évolution continuera à se produire, avec ou sans nous. Wilber dit lui aussi que si nous ne prenons pas en compte les quatre quadrants, «ils vont commencer la transformation sans nous. La transformation va se produire, se produit, mais nous serons assis dans notre quadrant favori, à expliquer aux gens pourquoi nous avons ce nouveau paradigme, et la transformation va suivre son cours sans nous. Notre propre participation « plein quadrant » à des forces qui sont déjà en mouvement aura avorté. Nous allons avancer vers le futur en traînant de la patte, à la fois perplexes et tout sourire, et ces courants plus vastes ne seront pas activés dans notre propre être ».

C. Conséquences théoriques

 

    Replacer les démarches philosophiques et scientifiques dans les quadrants est très utile. Ce sont les démarches des théoriciens. Nous allons reprendre quelques exemples donnés par Wilber. L’exercice consiste alors à resituer à sa juste place une démarche et à partir de là, deviner les généralisations hâtives qui peuvent être effectuées et les formes de réductionnisme tous azimuts.

1) Prenons pour commencer le domaine du mental. « vécu, images, symboles, sentiments, pensées – du côté supérieur gauche ». De l’autre, du côté SD, il y a le cerveau. On peut admettre qu’ils sont reliés, mais il est important de ne pas les confondre. Le physiologiste étudie l’agencement neural, « les diverses synapses, les neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine, le tracé des ondes cérébrales, et le reste. Ce sont tous des aspects objectifs et extérieurs de l'être humain ». On peut toujours dire que le cerveau est en-dedans du corps humain, le mot exact est interne. Mais interne, ce n’est pas intérieur. L’intériorité est du côté du psychisme et se comprend dans la description phénoménologique des vécus. En dépit des connaissances du physiologiste sur le cerveau, il ne connaît pas mes pensées. « s'il veut connaître ce qui se passe dans mon mental, il n'y a qu'une seule manière pour lui de l'apprendre : il doit me parler. Il n'a absolument pas le choix. Ni lui ni qui que ce soit d'autre ne peut connaître quelles sont mes pensées véritables sans me le demander, sans me parler, sans communiquer avec moi ». En d’autres termes : « vous pouvez tout connaître de mon cerveau, et cela ne vous dira absolument rien des contenus spécifiques de mon mental – lesquels vous ne pouvez découvrir qu'en me parlant. Autrement dit, vous devez amorcer un dialogue, pas un monologue – vous devez amorcer une communication intersubjective. Vous ne pouvez pas vous contenter de m'étudier comme un objet d'investigation empirique – comme un objet du regard empirique – cela ne vous mènera nulle part ». L’idée est chez Dilthey. Le regard objectivant est un monologue, ...

Continuons avec des références : « les diverses approches sont tombées dans l'un ou l'autre de ces deux grands camps : intérieur ou extérieur, gauche ou droit. Nous le voyons en psychologie (Freud vs Watson), en sociologie (Weber vs Comte), en philosophie (Heidegger vs Locke), en anthropologie (Taylor vs Lenski), en linguistique (herméneutique vs structuralisme) – et même en théologie (saint Augustin vs saint Thomas d'Aquin) ! On trouve à l'occasion une approche qui met en valeur les deux dimensions à la fois, la droite et la gauche, ce qui naturellement serait ma recommandation, mais la plupart du temps, on trouve une guerre âpre entre ces deux approches aussi importantes l'une que l'autre, mais rarement intégrées ».

Il est intéressant de noter que la démarche objectivante élimine par avance l’intériorité, elle est un monologue continu. Nous avons vu chez Michel Henry, que Wilber ne connaît pas apparemment, les conséquences ... Et c’est dans tous les domaines mettre en branle un travail de chosification. « On vous traite simplement comme un objet du regard monologique et non comme un sujet dans une communication – c'est ce qui rend la médecine empirique si déshumanisante en soi. Les techniciens ne veulent que vos aspects de droite, pas ceux de gauche, pas votre conscience, pas vos sentiments, pas vos significations, pas vos valeurs, pas vos intentions, pas vos espoirs, pas vos peurs. Juste les faits, madame. Juste l'extériorité. Et c'est correct. C'est totalement acceptable. C'est votre cerveau » !

Autre exemple très pertinent : « Les femmes se plaignent souvent d'être transformées en objet, un objet sexuel dans ce cas, du regard masculin. Mais c'est le même phénomène général, le même regard monologique : on vous réduit – d'un sujet dans une communication, vous devenez l'objet d'une observation, un morceau de viande, un objet sans profondeur. « Il ne me parle jamais. » Et les femmes, c'est compréhensible, réagissent à cela[3] ».

Wilber parle alors de « sentiers de droite » et « sentiers de gauche ». Prenons le tableau p. 83, quelques théoriciens représentatifs de chaque quadrant :

 

 

 

 

 

individuel

Sentiers de gauche

Interprétatif

Herméneutique

Conscience

 

Freud

C.G. Jung

Piaget

Aurobindo

Plotin

Gautama Bouddha

Sentiers de droite

Monologique

Empiriste, positiviste

Forme

 

B.F. Skinner

John Watson

John Locke

Empirisme

Béhaviourisme

Physique,biologie, neurologie etc.

 

collectif

Thomas Kuhn

Wilhem Dilthey

Jean Gebser

Max Weber

Hans Georg Gadamer

Théorie des systèmes

Talcott Parsons

Auguste Comte

Karl Marx

Gherhard Lenski

 

     2) La prédominance écrasante de l’approche objective lancée par les Lumières a fini par ramener par inadvertance les dimensions du côté gauche vers celles du côté droit. Le paradigme mécaniste: « a ramené les profondeurs intérieures dans les surfaces observables et il a cru que le simple fait de dresser la carte de cette extériorité empirique constituait tout le savoir qui mérite d'être connu. Cela excluait le cartographe lui-même – la conscience, l'intériorité, les dimensions du côté gauche – et, un siècle ou deux plus tard, on se réveille horrifiés dans un univers dépourvu de valeurs, de sens, d'intentions, de profondeur, de qualité – on se retrouve dans un univers disqualifié, régi par le regard monologique, le monde brutal du technicien de laboratoire ». - Notez le recoupement parfait avec Michel Henry-. Or en insistant sur le côté droit, nous entrons dans l’obsession de la « localisation », le règne sans partage de l’étendue objective mesurable. Mais alors tout est faussé, « parce qu'aucun des aspects du côté gauche n'a de localisation simple. Vous pouvez pointer du doigt le cerveau ou une pierre ou une ville, mais vous ne pouvez pas simplement pointer du doigt l'envie, l'orgueil, la conscience, une valeur, une intention ou un désir. Où est le désir ? Pointez-le du doigt. Vous ne pouvez pas vraiment le faire, pas de la manière dont vous pointez du doigt une pierre, parce qu'il s'agit surtout d'une dimension intérieure, alors il n'a pas de localisation simple ». Ce qui bien sûr ne veut certainement pas dire ...

     L’approche objective a fini par phagocyter toute la réalité, ce qui a suscité ce que Wilber appelle la « rébellion postmoderne » d’un Lévi-Strauss, Foucault, Derrida etc. « C'est ici que l'interprétation entre en scène. Tous les sentiers de droite impliquent la perception, mais tous les sentiers de gauche impliquent l'interprétation. Et il y a à cela une raison fort simple : les surfaces peuvent être vues, mais les profondeurs doivent être interprétées ». « les sentiers de droite demandent toujours : « Qu'est-ce que ça fait ? » tandis que les sentiers de gauche demandent toujours : « Qu'est-ce que ça signifie ? ». Pour s’en tenir à un exemple bien connu : « En psychanalyse, le titre du premier grand ouvrage de Freud dit tout : L'interprétation des Rêves. Les rêves sont des événements intérieurs. Ils sont composés de symboles, et les symboles ne peuvent être compris que par l'interprétation : que signifie le rêve ? Et l'une des grandes découvertes de Freud fut que le rêve n'est pas incohérent, mais qu'il possède plutôt une signification, un sens caché ». Et comme nous pouvions nous y attendre, la méthode freudienne devait être «la « thérapie verbale » – la cure par le dialogue ! (pas monologique mais dialogique) ».  Et nous n’aurons aucun mal à deviner ce qui se produit dans l’approche complètement opposée : « le behaviorisme ou la psychiatrie biologique – dans leurs formes extrêmes – ne veulent absolument rien savoir de l'interprétation, de la profondeur, des aspects intérieurs, des intentions. Elles n'ont que faire de ce qui se passe « à l'intérieur », dans la « boîte noire ». Selon plusieurs d'entre elles, cela n'existe même pas. Elles s'intéressent uniquement au comportement observable, empirique, extérieur… De même qu'en psychiatrie purement biologique, le thérapeute va administrer un médicament – ProzacMD, XanaxMD, ElavilMD – qui provoquera une stabilisation des schèmes comportementaux. Plusieurs psychiatres vont administrer le médicament dès la première consultation et se contenteront de vérifier ensuite périodiquement où vous en êtes ».

Ce qui ne veut pas dire que l’une ou l’autre approche n’ont pas de valeur, elles en ont toutes deux, chacune dans leur propre domaine. Ce qui est grave, nous l’avons compris, c’est que l’approche matérialiste caractéristique du quadrant SD reste trop limitée et qu’elle est souvent employée de manière exclusive. Ainsi « vous êtes déprimé non pas à cause de l'absence de valeurs ou de significations ou de mérite dans votre vie, mais parce que vous manquez de sérotonine, même si le fait de remplir votre cerveau à ras bord de sérotonine ne fera rien du tout pour développer vos valeurs ».

Nous devons nous arrêter là et inviter le lecteur à se plonger dans le livre de Wilber. La suite continue avec l’expérience humaine et ses deux versants, pragmatique et interprétatif. ... : « les philosophes du continent, particulièrement en Allemagne et en France, ont perpétué les aspects interprétatifs de la philosophie, tandis que les philosophes anglo-saxons en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord ont évité l'interprétation et se sont principalement concentrés sur des études pragmatiques et empirico-analytiques. La vieille guerre entre les sentiers de gauche et de droite! » Il est assez évident que pour tout ce qui regarde la culture, l’interprétation est indispensable. L’empiriste dira que l’interprétation n’est pas « objective » et il a raison, mais la vie est subjective et les œuvres humaines sont œuvres d’une subjectivité vivante. Il est absurde de les approcher de manière empirique. « C'est comme étudier Hamlet. Si vous prenez un texte de Hamlet et que vous l'étudiez de manière empirique, vous allez découvrir qu'il se compose de telle quantité d'encre et de telle quantité de papier. C'est tout ce que vous pouvez apprendre de Hamlet sur le mode empirique – il se compose de sept grammes d'encre, laquelle se compose de tant de molécules, qui comportent tant d'atomes – tout ce qui se trouve dans le quadrant supérieur droit.

Mais si vous voulez connaître le sens de Hamlet, alors vous devez le lire. Vous devez vous engager dans une compréhension intersubjective. Vous devez interpréter ce qu'il signifie ». Reste ensuite à valider l’interprétation et nous avons vu qu’il y a de bonne et de mauvaises interprétations. Nous avons à chaque fois utilisé le terme pertinente pour désigner une interprétation éclairante. C’est un domaine qui n’est pas objectif au sens des sciences de la Nature, mais qui est complexe et très riche.

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    Terminons. Cela fait déjà assez long ! Nous espérons avoir donné ici un aperçu disons assez significatif de l’approche de Ken Wilber. Il reste bien sûr à le lire. Ce qui n’est pas très facile, excepté dans Une brève histoire de tout, qui reste très accessible. Il faut répondre maintenant aux critiques des « systèmes totalisants», genre Levinas. Wilber a parfaitement conscience que son travail est théorique et que toute théorie n’est qu’une carte et rien de plus. Il le répète tout le temps. Il a parfaitement conscience que la carte n’est pas le territoire et cependant elle garde une certaine utilité pour se repérer dans le territoire ! Wilber assumer parfaitement la critique de la représentation que l’on rencontre fortement chez Michel Henry et il l’a remarquablement étudiée. Parce qu’il a une démarche spirituelle appuyée sur le Zen. Il connaît très bien le Vedânta.  Pour reprendre une formule qu’il affectionne, en rester à la théorie, c’est aller au restaurant et manger le menu ! Nous sommes par avance prévenus contre tout dogmatisme d’une « pensée unique ». Il s’agit plutôt d’un essai d’intégration du savoir en contexte théorique dans une vision élargie qui n’est pas sans faire penser à Shri Aurobindo dont il est certainement l’auteur le plus proche. Il mérite d’être lu pour l’ampleur de ses vues, sa précision, pour le souci constant qu’il a de mettre les choses à leur juste place, d’honorer toutes les démarches dans ce qu’elles ont pu apporter d’intéressant à la Pensée. Cerise sur le gâteau, Wilber fait souvent des percées intuitives remarquables qui à elles seules méritent d’être visitées.   (suite)

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Vos commentaires

Questions:

1. La théorie intégrale de l'évolution peut-elle se prévaloir d'être scientifique?

2. Quelles seraient les limites du point de vue de l'éthique environnementale?

3. La considération de l'intention peut-elle avoir une valeur du point de vue du quadrant SD?

4. La linguistique a-t-elle un mérite qui la rende apte à penser dans le quadrant IG?

5. N'est-il pas possible de parler malgré tout d'une certaine rigueur quasiment scientifique dans le quadrant SG?

6. Peut-on faire un parallèle entre les analyses de Wilber et celle de Michel Henry?

7. Comment expliquer que la psychologie universitaire reste sous l'influence du quadrant SD?

 

  © Philosophie et spiritualité, 2014, Serge Carfantan,
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