Nous l’existence consciente disions qu’avec l’homme apparaît le mental. Si l’animal existe, sent et connaît, l’homme en plus sait qu’il connaît. Nous disons (en principe) que l’homme est conscient, ou du moins il peut être conscient de lui-même, c’est-à-dire lucide. La précaution oratoire veut dire ici que la lumière de la conscience est loin d’être toujours actualisée. De fait, la plupart des hommes sombrent dans leurs pensées plutôt qu’ils ne les pensent vraiment. Nos pensées pensées répétitives et non délibérées nous tirent vers l’inconscience. Et pourtant ce sont bien des pensées. Toutefois, la potentialité demeure en tout homme d’être conscient de lui-même. Elle est la conscience elle-même, c’est-à-dire plus que la vigilance engagée dans le rapport sujet/objet. Par exemple le qui-vive face à un danger. La conscience-de-soi accompagne la conscience-de-quelque-chose, mais elle n’est pas une conscience d’objet.
Cependant, la nature du sujet conscient est subtile, elle ne se réduit pas à une question de logique ni de grammaire. Aussi étrange que cela paraisse, l’apparition dans l’état de veille d’un sujet qui dit « moi » n’est en aucune façon la preuve d’une forme élevée de conscience, mais juste l’entrée en scène de l’ego. Que l’ego monopolise toute notre attention ne veut pas dire que nous soyons davantage conscient, c’est même exactement le contraire. Plus la conscience égotique se manifeste et plus l’occultation du champ de conscience est forte, car elle voile la présence. Inversement, avec un sens de l’ego moins insistant, un ego presque transparent, la présence est davantage manifeste. C’est alors seulement de l’éveil qu’émerge le sujet véritable, plus large et plus profond que les accointances limitatives de l’ego. Nous le voyons par exemple dans la communication, plus nous sommes présent, moins nous y mettons d’ego, et meilleure est la relation, plus le partage est riche et doué de sens.
Donc, si ce n’est pas se planter en tant qu’ego face à un autre, se pose alors la question de savoir ce qu’il faut entendre par conscience de soi. Une pensée ? Un concept ? Une intuition parmi d’autres ? Est-ce une sorte d’intuition qui nous accompagne et n’est jamais perdue ? Qu’est ce que l’aperception originaire ? Kant a indéniablement touché du doigt le problème. Il emploie les expression « aperception pure », « aperception originaire » ou « aperception transcendantale » pour désigner cette conscience une et identique par laquelle le divers des impressions est rattachée à l’unité du je.
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© Philosophie et spiritualité, 2015, Serge Carfantan,
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