Nous avons vu que les penseurs de l’altérité, partant de la problématique d’autrui, insistaient sur l’importance irréductible de la diversité humaine ; ils voyaient dans l’unité une pensée menaçante, un système « totalitaire », qui ferait presque injure à la diversité qui selon eux est première et doit être reconnue. Est-ce la peur étrange d’être absorbé dans un Tout qui éliminerait l'importance de la particularité, (R) celle d’un moi différent d’un autre moi ? A voir. Ce qui est sûr, c’est que du coup, ils tendaient à mettre l’accent sur le multiple, sur ce que l’autre à d’expressément différent, de particulier et qui est impensable, mais que l’on rencontre dans son visage. Cette représentation de l’altérité irréductible est devenue très répandue. D’où l’éloge de la différence pour la différence. D’où la valorisation du fait de se considérer comme « spécial » et le besoin de voir l’altérité reconnue sa différence. Qui devient la marque de fabrique de l’identité. D’où la méfiance à l’égard de la « pensée unique » et le choix du relativisme.
Cependant, comme nous l’avons déjà montré, il ne faut pas confondre l’unité et l’unicité, sous peine de tomber dans des confusions. L’unité ne nie pas la diversité, mais l’enveloppe et compose avec elle un seul tout, de sorte que la fragmentation s’efface, mais sans nier la multiplicité. Ainsi en est-il de la nature même de l’Univers. De même en est-il de beauté selon Descartes. Inversement, penser selon le cadre de l’unicité, c’est mentalement cloner la même chose partout et viser l’uniformité. Vouloir faire une symphonie avec une seule note. Ce qui n’a rien à voir avec l’unité. Et nous savons bien que l’uniformisation tous azimuts est meurtrière.
Nous allons dans cette leçon revenir sur l’unité. Nous avons, à de très nombreuses reprises, croisé le thème de l’unité. L’unité est-elle un principe de simple logique où une donnée fondamentale de la conscience ? Est-elle d’ordre mathématique ? Est-elle dans les choses ? Relève-t-elle de la vie ?
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Questions:
1. L'état de division est-il naturel?
2. Dans quelle mesure le mode d'existence à l'occidentale crée-t-il les conditions d'une conscience séparée?
3. En définitive, n'est pas un mode de protection de l'ego qui nous incite à renforcer la conscience de la séparation?
4. Quand la physique parle d'unité du réel, ne devient-elle pas métaphysique?
5. Faut-il démystifier la religion pour donner à la conscience d'unité sa véritable valeur?
6. Le règne de la division est-il un fait où une construction de l'esprit?
7. Peut-on tirer de l'existence d'autrui un argument pertinent pour repousser l'unité du réel?
© Philosophie et spiritualité, 2013, Serge Carfantan,
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