Leçon 197.   Sur le relativisme      

    « A quoi bon étudier les textes du passé ? Ils étaient bons pour leur époque, mais aujourd’hui, on en sait bien plus, ils sont dépassés ». Remarque banale et exemple caractéristique de relativisme. En  l’occurrence ici le relativisme historique. Le relativisme est une attitude ou une doctrine qui dénie une valeur absolue (R) à son objet. Il consiste à soutenir que nos opinions, nos idées n’ont pas en soi de valeur, mais sont seulement « relatifs » à quelque chose d’autre: une période historique, une culture, des goûts, des dégoûts ou des humeurs personnelles etc. Nous avons vu précédemment le relativisme esthétique en matière de beauté qui se décline en relativisme subjectif, relativisme historique et relativisme culturel. Le relativisme est une attitude si répandue qu’il est très facile de le repérer, car il se réplique partout, dans le domaine de la politique, de la science, de la morale, de la philosophie ou de la religion. C’est aussi une tendance caractéristique de la postmodernité qui est marquée par un relativisme complet des valeurs.

    En toute logique, celle de la dualité, le contraire du relativisme, c’est l’absolutisme. Il consiste à soutenir qu’il y a des valeurs absolues, par exemple, un Bien ou un mal absolu, une Beauté, un Pouvoir, une Culture, des Valeurs, une Volonté, un Goût etc. absolus et donc non relatifs.

    Et si on persiste dans cette logique duelle en admettant le principe du tiers exclus, (texte) alors, c’est tout l’un ou tout l’autre et il n’y a pas de milieu : si vous êtes partisans du relativisme, vous être en guerre contre l’absolutisme et réciproquement, si vous campez dans l’absolutisme, vous êtes en guerre contre le relativisme. Ce qui est source  de bien des affrontements stériles. En fait, l’ennui avec le relativisme, c’est qu’il renvoie à une très grande complexité et qu’il est très difficile de démêler dans les faits où il possède une pertinence et où il n’en n’a pas. C’est d’ailleurs à se demander si ce n’est pas seulement une attitude polémique. Le relativisme est-il une doctrine ou une attitude ? Dans quelle mesure peut-il être soutenu sans contradiction et dans quels domaines ?

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A. Le relativisme, indifférence ou tolérance

    Il est important pour commencer de bien marquer la différence entre une attitude relativiste qui est irréfléchie et dilettante en matière de vérité, d’un relativisme qui serait réfléchi et aurait ses raisons.

     1) Quand on n’a pas d’autre identité que celle de consommateur, on finit par n’avoir de la relation à la vérité que sur le mode « je prends ce qui me plaît et je vais d’une boutique à l’autre », sauf qu’ici les boutiques seraient les auteurs. On finit par considérer les idées comme des articles de supermarché : vous prenez ce que vous voulez sur l’étalage, c’est au choix et à chacun ses goûts ! « A chacun ses opinions » est une formule qui a une résonance très commerciale, elle évoque la liberté de choix dans une grande variété d’options. Pour faire les courses quand on a de l’argent, on peut aller le nez en l’air et acheter de manière écervelée, sans réfléchir ; et bien, sur le plan de la pensée, on peut faire de même : prendre une idée çà ou là et remplir le caddy de « mes opinions » histoire d’avoir quelque chose à dire dans la conversation. C’est ce qui justifie le recourt au prêt-à-penser ambiant dans lequel chacun peut piocher n’importe quelle idée… alors qu’en réalité tout le monde s’en fout. Le relativisme postmoderne est en fait porté par une complète indifférence à l’égard de la question de la vérité, pour une raison toute simple : il procède du culte de l’ego et il alimente le narcissisme. S’il n’y a que « moi » qui m’intéresse, je ne peux évidemment pas m’intéresser à la vérité qui est toujours au-delà de « moi, moi » ; ou bien, et cela revient au même, je fais de la vérité, un attribut de « moi, moi » : donc « mes opinions », que je peux choisir comme mon polo, mon jean ou mes bottines en cuir. Et comme du matin au soir, partout sur la planète les hommes sont enrégimentés et conditionnés pour ne penser qu’en consommateurs, il ne faut s’étonner que le relativisme soit si répandu. Au risque de me répéter : le consommateur, il ne pense pas, il dépense. L’ébriété consommative, c’est le degré zéro de la réflexion, la non-pensée du consumérisme ambiant. Ainsi, l’individu formaté dans cette Matrice, comme le dit Günter Anders, (texte) ne fait qu’ondoyer… dans le courant du « on », dans le flux mouvant et bigarré de l’opinion. (texte) Et l’emprise est si forte que l’éducation ne parvient que rarement à l’en extraire.

    ---------------Nous faisons pourtant beaucoup d’efforts à contre-courant pour tenter de former des citoyens responsables. C’est devenu le seul leitmotiv de l’éducation capable de rassembler le corps enseignant. Il est vrai que l’identité de citoyen appelle un degré minimal de réflexion, ce qui implique une remise en cause du je-m’en-foutisme relativiste du consommateur. D’ailleurs, en contexte de crise, c’est de force que l’individu finit par s’extraire de l’hypnose ambiante. Il commence à faire un pas en retrait de l’illusion. Quand il en a marre d’être traité comme un veau, le consommateur devient citoyen. Le citoyen se rend bien compte que tous les choix ne s’équivalent pas, qu’il y a des opinions fausses, dangereuses, ou carrément toxiques. Il se rend bien compte que le sous-entendu du relativisme « tout se vaut » conduit à des absurdités. Non, il y a des choix qui sont meilleurs pour l’humanité à venir et d’autres qui sont moins bons, des affirmations qui sont des contrevérités manifestes, des opinions qui ne sont pas des « options », mais des intentions trompeuses  ou manipulatrices. Sans discernement, le « tout est relatif » mène à la soupe à l’égout du « tout se vaut ». On peut comprendre que dans le monde de la consommation, le souci exclusif du profit trouve avantage dans le manque de discernement et même qu’il puisse chercher à le provoquer. Cela fait partie de la guerre économique, qui est toujours une guerre de l’esprit contre l’intelligence. Après tout un esprit confus est bien plus malléable et plus facile à séduire.

     Mais nous avons notre esprit frondeur, notre fierté politique et notre goût de l’indépendance. Rien que pour cela, nous n’aimons pas les généralisations hâtives et irresponsables, les tirades verbeuses, les insinuations, les sous-entendus dans lesquels s’égare souvent le relativisme. Nous ne pouvons que souhaiter que les êtres humains cheminent dans le discernement dans une conscience plus élevée, ce qui veut dire que nous ne pouvons pas sciemment encourager un relativisme généralisé et irréfléchi, car il mène droit à la confusion. A une dilution totale de la vérité dans les eaux mêlées de l’opinion - ce qui est l’opposé du discernement. L’éducation à la citoyenneté enveloppe nécessairement une éducation au discernement. Ou alors elle ne veut plus rien dire. Cela veut dire que si nous avons de vraies convictions, cela ne peut être au petit bonheur en faisant nos emplettes en ce qui concerne nos idées à la télé, ni en tirant profit de l’argument d’autorité (quand on en a besoin) ou du consensus d’opinion (quand c’est utile). Il faut bien se poser la question de savoir ce qui est vrai et le distinguer de ce qui est faux et pas se contenter du vague et du blabla du « tout est relatif ».

    2) Ceci dit, le relativisme, en tant qu’attitude réfléchie cette fois, se défend et il se défend surtout en invoquant une raison qui est la tolérance. En effet, il n’y a rien de plus arrogant que l’attitude de l’absolutisme ; en matière de prétention et d’intolérance, on ne peut guère faire mieux. Le relativisme passe alors pour son antidote le plus efficace.

    Les exemples sont nombreux et on les retrouve dans tous les domaines :

    a) Dans le champ de la subjectivité individuelle du goût tout d’abord. Je peux dire que moi j’aime les épinards à la crème, mais je n’oserais pas dire que tout le monde doit absolument les aimer, parce que moi je les apprécie. Je sais que mes goûts sur le plan gustatif sont relatifs et je peux facilement accepter qu’un autre n’aime pas les épinards. Par contre je ne serai pas d’accord s’il affirme de manière péremptoire que les épinards c’est « mauvais » dans l’absolu, non c’est seulement mauvais pour celui qui ne les aime pas et c’est tout. Ce n’est pas mauvais dans l’absolu. « Bon » et « mauvais » sont relatifs au sujet qui fait l’expérience. Le principe de la tolérance s’applique ici dans la reconnaissance qu’il existe une variété de goûts, il dit que je dois accepter cette diversité comme tel, sans chercher à établir une quelconque hiérarchie. Ce qui est une formulation très claire du relativisme. En bref, dans un domaine qui ne met en jeu que des préférences individuelles, chacun peut avoir ses propres opinions, les opinions se valent et il est inutile d’argumenter.

    b) Dans le champ d’une culture, par rapport à une autre culture aussi. Dans l’exemple précédent nous invoquions la prévalence de l’ego dans le goût, mais le goût est aussi très largement déterminé collectivement par des habitudes. Le goût est largement une affaire de culture, donc en quelque sorte d’ego collectif. La plupart des Occidentaux seront très rétifs à manger des vers blancs et des insectes comestibles et pourtant ils mangeront des crevettes. Même si on insiste pour dire que les grillons sont délicieux et ont une forte valeur nutritive, l’Occidental refusera d’en manger. Question de conditionnement culturel. Lévi-Strauss, nous l’avons vu, a montré qu’en matière de culture, l’ethnologue doit partir du relativisme. On ne peut pas dire que l’africain a « absolument » tort de manger des insectes, pas plus que le français a raison de manger du lapin ou des escargots. Le relativisme culturel consiste à dire que l’humanité se conjugue au pluriel, chaque culture a ses propres normes. Il est vain de vouloir hiérarchiser dans l’absolu les différences et la tolérance demande de les accepter comme telles. L’esprit du colonialisme, l’impérialisme occidental ont prétendu montrer la supériorité de la civilisation occidentale sur les civilisations dites « primitives ». De cet absolutisme a résulté non seulement un ethnocentrisme étroit, stupide et méprisant, mais aussi et surtout, la justification du racisme sous toutes ses formes. Et avec ce cocktail, on a conduit l’extermination des peuples et des cultures traditionnelles un peu partout sur la planète. Le mérite du relativisme est ici de nous rappeler qu’après tout, la civilisation occidentale n’est qu’une civilisation parmi d’autres et rien ne prouve qu’elle soit meilleure, si ce n’est la conviction fanatique de ses représentants.

    c) Si nous avons fait la Révolution en 1789, c’était pour renverser l’absolutisme en matière de politique. (texte) Nous ne supportons plus l’idée qu’un individu, fusse-t-il monarque de droit divin, puisse selon son bon vouloir prétendre décider de la volonté d’un peuple. L’histoire à choisi de suivre Rousseau contre Hobbes ; elle a vu le déclin de la monarchie et la montée de la démocratie. Dans la confiance qu’il accorde à la volonté des peuples, dans la légitimité de la majorité des voix, on voit bien que l’idéal de la démocratie accepte un certain relativisme. Nous soutenons que les droits d’un citoyen sont relatifs à ceux d’un autre citoyen, nous acceptons une majorité relative ; nous refusons que la volonté générale soit confisquée pour les intérêts de quelques uns, ou d’une classe, nous cherchons à protéger les libertés individuelles et il nous semble normal qu’un régime politique garantisse le droit à une diversité d’opinions.

    d) La Modernité s’est aussi construite en Europe en portant des coups sévères à l’absolutisme en matière de religion. Les Lumières ont lutté pour la tolérance en prônant clairement un relativisme en matière de croyances. Il faut dire que l’histoire du christianisme a été suffisamment sanglante, l’absolutisme y est devenu inquisition. Nous admettons que l’idée qu’une seule religion possèderait le monopole de la vérité sur Dieu ou sur nos origines est fortement suspecte et qu’un bon régime politique doit pour être vivable accepter un relativisme, en matière de croyances, chacun gardant le droit de suivre les voies qui sont les siennes. Le relativisme est tolérant, il accepte sans difficulté la diversité des cultes, comme il accepte l’incroyance.

    e) Enfin, il faut noter que le dernier pré carré de l’absolutisme qu’a été la science pour les positivistes du XIXème siècle ne tient plus. S’il est un constat qu’ont tiré les épistémologues, c’est bien celui du déclin des absolus au sein des sciences, y compris dans la science où on s’y attendait le moins, en mathématiques ! Du coup, l’attitude radicalement relativiste de Paul Feyerabend ne choque plus personne, mais elle aurait été impensable un siècle auparavant. Seul un public peu informé ou les séries TV peuvent encore croire que la science délivre une vérité « absolue » ! Les scientifiques eux sont plus modestes ou font profession d’un relativisme décidé, au nom de la tolérance nécessaire à la coexistence de théories différentes au sein de la science.

B. Les limites du relativisme

    Mais attention, cela ne veut pas dire pour autant que le relativisme soit une doctrine cohérente et qu’il puisse être soutenu sans limitation. Un peu d’approfondissement de n’importe quelle question et nous nous rendons très vite compte que la vérité n’est pas une question d’options personnelles. Le relativisme intégral n’est pas une position soutenable.

     1) Existe-t-il vraiment un domaine qui ne met en jeu que des « préférences personnelles » ? On peut en douter. Ou alors, l’état de rêve à la rigueur, mais pas l’état de veille ! La fantaisie onirique est entièrement relative au rêveur, c’est même le seul état dans lequel le relativisme intégral aurait un sens. Dans l’état de veille, nous vivons, nous pensons, nous échangeons les uns avec les autres dans un monde commun qui a  une certaine consistance, ce qui veut dire qu’il y a nécessairement un ordre de vérité qui est au-delà de nos parti-pris personnels.

    ---------------Reprenons l’argument précédent du goût. A y regarder de plus près, il n’est pas convainquant. La cuisine soignée et de qualité est toujours meilleure que la cuisine rapide ou les conserves, et cela, quelles que soient nos préférences individuelles. Même dans le registre des caprices, on doit relativiser notre relativisme ! Ce qui nous ramène tout simplement au bon sens. Il est possible que dans l’ornière de très mauvaises habitudes, notre sens notre sens du goût ait été altéré et dénaturé. Si nous écoutions les messages subliminaux que le corps nous envoie, nous nous rendrions peut être compte que l’idée « ce plat est mauvais » (parce que ce n’est pas frais) n’est pas si « relative » que cela !... Il n’y a pas que moi qu'il rendra malade ! ! Voilà donc une assertion qui, dans le registre le plus subjectif qui soit, a une portée objective, au sens où est objectif ce qui demeure identique, quel que soit le changement d’observateur. Dans le registre du goût, l'ancienne médecine de l’Ayur-veda voit dans le relativisme une position qui n’est qu’ignorance. On peut montrer que l’action d’une saveur a une puissance thérapeutique et que la nourriture est déjà une pharmacopée ! Il existe une vérité des saveurs qui fonde une thérapie par le goût ayant une portée universelle (donc au-delà du relativisme subjectif et culturel). De même la très ancienne connaissance du Yoga des postures, de la respiration, de l’architecture psychique du corps ne sont pas seulement « relatives » à une culture, mais appartiennent au patrimoine commun de l’humanité. Le « relativisme culturel » est donc une notion insuffisante.

    Un exemple très rebattu des relativistes, celui des goûts en matière de  musique. C’est de la philosophie à coups de marteau : « pan ! «, « Les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas !». Mais soyons honnête pour une fois, un peu de sensibilité esthétique nous oblige à dépasser ce point de vue. Nous sommes capables de différencier  la beauté de « mes goûts à moi ». Prenons seulement quelques minutes pour faire écouter, et nous verrons qu’il est très difficile de trouver une personne pour ne pas reconnaître que le Requiem de Mozart est sublime et que Bach est d’évidence un très grand musicien. Là encore, le prétendu relativisme il est très relatif ! C’est un jugement superficiel. Si on parcourt l’histoire de l’art, on trouvera de vrais chefs-d'œuvre dont la valeur transcende les jugements relatifs « cela me plaît ou cela ne me plaît pas », ou « c’est à la mode », ou encore, « cela date un peu », « cela ne peut plaire qu’à un chinois » etc. Toutes les formes de relativisme esthétique sont pauvres, la véritable appréciation et l’amour de l’art vont toujours au-delà.

    2) La question du relativisme moral est plus difficile. Nous avons vu qu’autant dans l’espace que dans le temps, les critères du bien et du mal dans les sociétés humaines sont variables. (texte) Ce n’est pas contestable, c’est un fait. Que la morale varie suivant les cultures, suivant les époques, que les mœurs dans une société puissent changer, il n’est pas possible de le nier. Si être « relativiste » c’était seulement admettre ce fait, alors nous devrions tous l’être.

    Seulement, le parti-pris du relativisme est plus doctrinaire que ce constat de fait. En réalité, ce que cherche le plus souvent le relativiste, c’est s’autoriser la licence de faire ce qui lui plaît en interdisant à autrui le droit de juger ses actes. Donc « à chacun de se fabriquer une éthique comme il en a envie ». Il n’y a pas à juger ! Il faut être tolérant ! Ne pas juger collectivement, ni individuellement une morale qui ne serait pas la nôtre.  Mais alors ? Le traitement que l’on fait subir aux femmes dans les pays marqués par l’intégrisme religieux ? (texte) Il n’y a pas à juger, c’est leur culture. Le comportement des jeunes casseurs dans les banlieues ? C’est leur culture etc. Idem. Et mis dans le même sac: l’esclavage, la légitimation rituelle du meurtre,  la prostitution, le suicide, l’utilisation sexuelle des enfants ou des animaux, la destruction de la Terre à des fins de profit, l’exploitation du travail etc. Est-ce que nous allons continuer ainsi à tout relativiser et à dire : « Il n’y a pas à juger, c’est une question d’éthique personnelle » ? La « morale » du pédophile  vaut-elle n’importe autre quelle morale ? C’est intenable. Il y a des valeurs auxquelles nous tenons et que nos refusons de relativiser. En premier lieu celle du respect de la personne humaine.

    Voyons la contradiction en face. Si le relativisme prétend être une attitude ouverte et tolérante, cela veut dire qu’il y a bien quelque chose qu’il refuse de relativiser, et sur lequel il est intransigeant c'est la tolérance. Le relativiste moral, ne peut pas remettre en question la tolérance, qui est à la base de sont point de vue, il jugera qu’il est « mal » d’être intolérant et donc qui est en un sens pour lui… un absolu ! On peut donc pas être relativiste jusqu’au bout ! Dans la pratique, le relativiste est obligé de tempérer son point de vue en admettant qu’il faut aussi tenir compte de la légalité selon le code et il sera aussi obligé d’admettre l’importance de ce qui est socialement une conformité acceptable dans notre société. Cela explique par exemple que même si nous partageons le relativisme culturel de Lévi-Strauss, vous pouvons aussi nous insurger contre des pratiques moralement dégradantes, quand bien même elles seraient traditionnelles.

    Dans notre monde actuel qui baigne dans une grande confusion, l’intégrité recommande d’être assez critique vis-à-vis du relativisme moral, car, il ferme les yeux sur tout et n’importe quoi et, sous couvert de tolérance, il autorise toutes sortes de compromissions. Le « tout se vaut » du relativisme est aussi une attitude très conformiste au sens postmoderne du terme, exactement le contraire de l’esprit de révolte nécessaire dans un monde régi par le profit. Nous avons vu que le conformisme de toute manière n’est pas entièrement recevable.

     3) Enfin, et c’est important, il faut distinguer les faits tels qu’ils peuvent être attestés, prouvés, mesurés, de l’interprétation que l’on en donne à travers une théorie, un système, ou une grille d’interprétation. Au niveau de ce qui est, du fait, tout n’est pas « relatif » et il y a bien une consistance. Les propositions : « la racine carrée de 2 est 1,414116… », « l’eau bout à 100° C, « la porcelaine a une conductivité nulle »,  la Terre est ronde », « on a trouvé des charniers à Timisoara », « le régime des Khmers rouges au Cambodge est  responsable de x millions de morts » etc.  ne sont pas vraies relativement à une « opinion personnelle ».  Rien n’empêche ensuite d’en donner une interprétation sous la forme d’une opinion à ce sujet. Mais le fait est le fait et nous ne pouvons pas en décider selon notre fantaisie personnelle ; sur ce plan, la relativité est beaucoup plus limitée que dans l’interprétation. Certes, il peut encore y avoir des erreurs et il est arrivé dans l’histoire des sciences que certains faits, soi-disant établis scientifiquement, s’avèrent des fraudes, des malveillances ou tout simplement des gaffes. Cependant, il y a malgré tout un très grand nombre de faits sur lesquels nous pouvons nous entendre et qui n’ont pas de compte à rendre à l’opinion de qui que ce soit. C’est ce qui nous importe sur le plan de la connaissance. La lucidité à l’égard du monde actuel commande d’ouvrir les yeux sur les faits. Le sérieux scientifique demande de considérer les faits sans chercher à les dissimuler ou les éluder. A la limite, nous ne pouvons que nous réjouir si nous tombons sur un fait qui contredit une théorie admise, c’est justement ce processus qui permet de faire avancer les sciences.  De même, nous devons respecter une théorie qui se trouve corroborée par un très grand nombre de faits. Il est erroné de voir dans la mécanique quantique une simple « opinion relative » à quelques physiciens, alors que justement elle est d’une puissance prédictive remarquable dans la pratique et que sa pertinence ne vient pas de « l’opinion » de A ou de B. Il y a dans le réel des invariants et des régularités.

    Étant donné que cette doctrine du relativisme s’inscrit clairement dans un mode de pensée dualiste, il s’ensuit que le concept de relatif appelle celui d’absolu et qu’ils sont inséparables : sans absolu, il n’y a pas de relatif. La tentative qui consiste à nier le terme duel correspondant (nier l’absolu) mène à des absurdités. C’est la même erreur que de croire que le monde de la dualité, il pourrait y avoir du plaisir sans douleur, alors que plaisir/douleur vont ensemble ! Ainsi, que le rappelle Sokal, un énoncé tel que : « il n’existe aucune vérité absolue » est contradictoire, si en effet on l’applique à lui-même, l’affirmation devient fausse. De là suit que l’énoncé « tout est relatif » s’auto-détruit de la même manière, on est obligé d’en relativiser l’affirmation, ce qui suppose la reconnaissance de l’absolu. Nous retrouvons ici une critique très ancienne qui avait déjà été adressée aux sceptiques de l’antiquité.

C. Le relativisme et la théorie de la connaissance

Revenons aux origines du relativisme et tirons les conséquences des analyses précédentes, notamment sur la portée et le sens du relativisme.

 1) Le relativisme est une position dans le domaine de la théorie de la connaissance ou gnoséologie. Il commence en Grèce avec Protagoras et se prolonge chez les sceptiques. Le relativisme affirme que l’homme est incapable d’accéder à la vérité et que nos idées, n’ont pas de valeur en elle-même et ne sont que le résultat soit d’influences internes (nos sensations), ou de conditions externes (une société qui les produit).

Rappelons l’argumentation du relativisme subjectif de Protagoras : « Pour Critias la proposition « le vent est froid » est vraie. Pour Socrate, la proposition « le vent est chaud » est vraie. Si Critias se remet (il est un peu malade! ), la proposition « le vent est chaud » qui était fausse pour lui ce matin sera vraie ce soir. Un jour vous adorez une musique, le lendemain, votre humeur a changée et vous le détestez. La proposition « cet air est très joli » se renverse dans « cette musique m’agace et m’insupporte ». Si la vérité n’est faite que d’opinions individuelles et que nos opinions dépendent de la sensation du moment, alors il suffit d’un tout petit changement d’humeur pour nous faire changer d’idées et transformer une affirmation tenue pour vraie dans son contraire ! Or les qualités sensibles sont variables et inconstantes, aussi variables et inconstantes que les opinions des hommes. Si la science est fondée sur de simples opinions humaines, alors la science est impossible et la vérité n’existe pas ! Puisque nous sommes doués de langage et que le langage peut dire à la fois le vrai ou le faux suivant nos humeurs, autant considérer que sa vocation, ce n’est pas la vérité, mais uniquement le pouvoir exercé sur autrui ! » Bref, selon Protagoras, « l’homme est la mesure de toutes choses » et de ce fait, « à chacun sa vérité ».

Platon réfute ce point de vue et admet qu’il existe dans le réel des constantes et des invariants. Une connaissance des phénomènes par leurs causes est possible, mais elle ne peut pas se situer dans le domaine fluent et relatif de l’opinion. Ce qui veut dire que la vérité est toujours impersonnelle. Si l’homme est doué de langage, c’est que l’intelligence lui est donnée pour accéder à la vérité, (texte) à une connaissance dont la mesure ne se situe pas dans l’opinion. L’invariant, le constant, Platon l’appelle l’essence ou l’Idée. Les Idées ont une réalité intelligible, l’essence, et Platon, ayant confiance dans la vérité, admet que la connaissance seule peut permettre de nous orienter de manière juste et sensée dans le monde. La connaissance a une valeur inestimable, tant sur le plan du savoir que dans la conduite de la vie.

---------------Une fois ce décor planté, nous voyons se dessiner dans toute l’histoire de la pensée humaine ces deux orientations vers lesquelles penchent plus ou moins nos auteurs. Protagoras, Pyrrhon d’Elis et l’école sceptique, Montaigne, (texte) Pascal, (texte) David Hume, (texte) Voltaire (texte) Georges Simmel inclinent vers le relativisme. Socrate, Platon et à la modernité Descartes, Spinoza, Leibniz, Kant incarnent le courant appelé rationalisme, qui est un terme meilleur qu’ »absolutisme » pour désigner l’orientation opposée au relativisme. Notez bien qu’il s’agit d’orientations, sans plus. Chez les grands philosophes ont ne peut trouver qu’une tentation relativiste. Il ne faut pas non plus prendre au pied de la lettre ce genre de catégories dans lesquelles nous avons tendance à ranger les auteurs. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas de classer les philosophes, mais de comprendre quels sont les problèmes auxquelles ils apportent des solutions différentes. Dans un langage simple, tout se ramène ici à ces deux questions : qu’est-ce qu’une idée ? Et : l’esprit humain peut-il au moyen des idées comprendre la nature de la réalité ?  Le relativiste a tendance à réduire les concepts à des sous-produits et à dénier leur aptitude à atteindre une quelconque universalité (R) ; tandis que le rationaliste propose une vision bien plus riche des idées et admet qu’elles structurent d’une certaine manière la trame intelligible du réel. Notons que les nuances d’emploi des mots concepts (qui suppose une conception) et idée (qui suppose davantage une intuition) contiennent déjà en germe cette double orientation. Voilà brièvement ce qu’il en est du problème gnoséologique initial.

 2) Si le relativisme n’est pas vraiment une doctrine définitive, mais qu’il relève plus d’une tentation critique, il reste que notre époque postmoderne est tout de même assez remarquable, car jamais dans l’histoire de la Pensée on n’a assisté à une telle généralisation, à une telle explosion du relativisme. C’est tellement marquant que nous pourrions appeler intellectuels postmodernes (textes) tous ceux qui aujourd’hui revendiquent un certain relativisme. Et ils sont légion.

Nous avons vu précédemment dans les leçons :

a) Comment le relativisme culturel de Claude Lévi-Strauss a très vite débordé le cadre de l’ethnologie pour déteindre sur la manière dont nous interprétons les « styles de vie » en société. On passe de la notion de « culture » des Bororos, des Bushmen, des Tibétains, des indiens Yaqui etc. vers l’idée de « culture pub », de « culture punk », « culture rap » etc. avec le même jeu de concepts. Toutes les cultures se valent et s’équivalent. b) De même, dans ce contexte, la science devient une « culture » parmi d’autres, la « science occidentale »,  la philosophie devient la « philosophie occidentale » etc. Exit donc l’idée même de savoir scientifique ou celle de Connaissance philosophique et place au folklore exotique des croyances. c) Après la seconde guerre, la Nouvelle histoire se répand. Elle installe le relativisme historique. D’abord l’idée que les faits n’existent pas, et qu’ils sont arbitrairement choisis. Elle ouvre aussi le champ d’investigation de l’histoire en dehors de l’histoire politique. Le résultat est une histoire des mentalités dans laquelle nous découvrons que ce que l’homme pense, ce qu’il produit, ce qui fait de lui un être social est entièrement relatif à une époque donnée. Désormais, il sera possible de considérer n’importe quel idée : la mort, la sexualité, la maternité, les larmes, l’hygiène, Dieu etc. en se servant d’une ritournelle rhétorique : « au XVIème siècle on pensant que… (la mort, la sexualité etc.) au XVIIIème… au XXième … Ce qui permettra de se dispenser de se demander ce qu’est la mort, ce qu’est la sexualité, ce qu’est la maternité etc. d) En épistémologie, sous l’influence de Thomas Kuhn, l’idée que les paradigmes ne sont que le produit du consensus social d’une  communauté de savants va justifier une option relativiste à l’égard des théories scientifiques. Paul Feyerabend sur la lancée aboutit à un relativisme épistémologique, il dénie la valeur de la méthodologie scientifique et finit par assimiler la raison à une rationalisation qui mène droit au totalitarisme. Plus généralement, on en vient alors à rejeter la science en raison des égarements du scientisme. Ce qui s’appelle dans les deux cas jeter le bébé avec l’eau du bain ! e) Dans les sciences du langage on a vu se développer une forme spécifique de relativisme linguistique : l’idée que c’est la langue qui conditionne le contenu de la pensée, idée aussitôt reprise par bien des auteurs, comme Michel Foucault dans son archéologie du savoir. Idée qui en fait sonne le glas de la philosophie. d) Sous l’impulsion d’auteurs comme Levinas, le discours de la « différence », de « l’altérité » a gagné en notoriété. Il justifie le militantisme social contre le racisme, en faveur des homosexuels, pour le féminisme, pour le soutien des minorités opprimées etc. L’inconvénient c’est que, simultanément, cette éthique de la différence crédite aussi souvent le relativisme moral. e) Et ne parlons pas de l’esthétique ! Le relativisme esthétique est une doctrine qui est massivement inculquée dans toutes les écoles de formation artistique. Comme vérité absolue ! L’avant-gardisme de l’art contemporain a puissamment contribué à détruire simultanément l’idée d’œuvre d’art (n’importe quoi peut être de l’art) et l’intégrité du jugement esthétique (n’importe quoi peut être dit « beau »).

3) C’est un cas de figure de balancier de l’histoire. Il fallait bien que l’outrance relativiste suscite en retour une réaction. Elle s’est en effet produite au printemps 1996 avec un coup d’éclat assez original d’un physicien Alan Sokal. Il publiait un article très branché dans l’air du temps, au titre ronflant et abscond : Transgresser les frontières: vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique ". Il s’agissait en fait d’un brûlot jeté dans le camp des relativistes, délibérément bourré d’absurdités notoires, d’illogismes flagrants et affichant un relativisme intégral. Le défi était de voir si tissu d’absurdités, mais bourré de bonnes références en vue, serait publié. Et il le fut ! Bien sûr, peu de temps après Sokal fit passer un communiqué comme quoi c’était une imposture. L’affaire « Sokal  Bricmont » commençait et elle fit couler beaucoup d’encre. L’important, ce n’était pas tellement qu’une revue sérieuse, Social Text, ait accepté un texte farfelu, mais l’enjeu de fond du débat contre les relativistes. Sokal et Bricmont publiaient ensuite Impostures intellectuelles. Une attaque en règle de tout le courant postmoderniste. Entre autres : Deleuze, Derrida, Guattari, Lacan, Lyotard, Serres, Baudrillard, Kristeva et Virillio.

Sokal et Bricmont montrent que les postmodernes abusent de certains aspects des nouvelles théories physiques mais seulement pour en tirer l’idée que le savoir est chose impossible et que l’exercice même de la raison est vain et sans objet. Ayant liquidé le savoir, le postmodernisme entend promouvoir une philosophie "pluraliste" et "libertaire", dans laquelle la liberté de pensée ne doit connaître aucune limite (surtout pas celles de la vérité !) et où on refuse de chercher à comprendre ce qui est, pour jouer avec le langage. Vu la manie de dénonciations du pouvoir, il faut avouer que la liberté de dire n’importe quoi est facile à défendre dans une époque où la critique du n’importe quoi est interdite, sous peine de se faire traiter de fasciste ! Bref, adieu la connaissance et vive l’imagination spéculative qui se paye de mots et jargonne à tout va !

Le problème, c’est que sur le fond, l’option relativiste « tout se vaut » jette un discrédit radical et suicidaire sur l’entreprise de la science autant que sur la philosophie. En prétendant qu’il n’y a pas de vérité et que les faits ne sont que les produits de notre langage, les relativistes sabotent toute recherche. Plus personne ne peut avoir tort, il est inutile de se confronter au réel, il n’y a plus d’erreur : la vérité n’est plus affaire que de croyances. Or, comme une croyance a besoin de l’appui d’une autorité, c’est finalement l’argument d’autorité qui règne en maître dans ce prétendu champ philosophique, plutôt que la vérité proprement dite. Du coup, l’effet du postmodernisme est de transformer l’Université en machine à formater l’esprit par des croyances, en moulinette pour crétinisation des masses. Les étudiants « apprennent à répéter et à élaborer des discours auxquels ils ne comprennent pas grand-chose. Ils peuvent même faire carrière à l’université en devenant experts dans l’art de manipuler un jargon érudit ».  L’Université, sous le règne du relativisme généralisé, est donc une machine à produire de la confusion mentale. A cela s’ajoute des effets collatéraux venus de la politique, comme le poids de la défaite idéologique du communisme qui induit chez les intellectuels de gauche un désintérêt pour le monde réel. Le résultat, c’est que non seulement on spécule et on théorise volontiers dans le vide, mais en plus, on spécule sur et on théorise le désintérêt pour le monde réel ! La pensée relativiste répand le vide. Bref, il est incontestable que le postmodernisme a un fort penchant pour le nihilisme et il est très facile de le prouver par les textes. Le mérite du pavé dans la marre de Sokal et Bricmont c’est, comme dans le conte d’Andersen, de montrer que le roi est nu. Un déclin de l’intelligence au sein même des Université. En tout cas, dans ce registre, Michel Henry, dans La Barbarie, ne se gène pas et il dresse un constat dramatique de la situation des Universités.

 Nous voyons donc que le problème gnoséologique posé par Protagoras n’est pas du tout une curiosité pour les philosophes ! Comme on dit un « problème de philosophe » ! Non. C’est important. Fondamental même. On a beau vouloir jouer avec les mots, la vérité demeure (texte) et même le mensonge ne peut l’atteindre. Et encore une fois, c’est Platon qui a raison. La vérité est une et impersonnelle, la vérité est ce dans quoi s’unifie tous les point de vue possibles. Tout point de vue devient faux pour autant qu’il est affirmé par sa différence et qu’il se prétend valide indépendamment de tous les autres. Il y a bien un sens à se demander ce que sont les choses en elles-mêmes. Il y a de la pertinence, des découvertes brillantes, des visions pénétrantes, comme aussi des erreurs, des perceptions tronquées, pauvres, limitées du réel. On ne peut donc pas se contenter de juxtaposer des points de vues les uns à la suite des autres, dans un collage bariolé, sans se demander si ce qu’ils disent est vrai ou faux, tout en refusant de faire des liens pour éprouver la cohérence de notre vision du monde. Personne ne peut sérieusement en rester au relativisme. De plus, c’est un méfait de plus, si nous perdons notre sens critique, nous perdons aussi notre bon sens et, là où Sokal et Bricmont ont raison, à un haut niveau, l’enseignement est menacé. Sur cette question, tout enseignant, quel que soit sa discipline, doit accuser le coup. Il faut constamment peser la vérité de ce que nous pouvons dire. Personne ne peut se contenter d’une guirlande de citations en guise de réflexion ! « Selon A… ou selon B... » Croire dans ce genre de légèreté est de l’inconscience et une démission de l’intelligence. La question est toujours : dans les choses-mêmes, est-ce vrai ?

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     Dans le cadre d’une introduction de la philosophie, à moins d‘avoir été éduqué sous la férule autoritaire d’une religion, on commence en général dans le relativisme. Il est très commun de voir nier qu’il puisse y avoir thèses pertinentes chez Darwin, Freud, Descartes, Bergson etc. pour n’y voir que des « opinions » comme les autres. A la limite, pas loin de celles d’un présentateur télé, d’une figure en vue de la publicité ou d’une star du show business. « Tout est relatif ! » Les idées, c’est  comme des articles en rayon, on consomme... et après les cours on les jette ! C’est un effet du nivellement actuel. Mais quand en plus les intellectuels poussent dans la même direction, il y a de quoi s’inquiéter.

    Paradoxalement, c’est aussi une leçon stimulante, parce que cela veut dire que nous ne devons compter que sur nous-mêmes. Ce qui est juste. La question de la vérité interroge directement tout homme et il ne peut pas en déléguer l’investigation sur quelqu’un d’autre sans y perdre son âme.

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Vos commentaires

Questions:

1. Quelle relation y a-t-il entre relativisme et nihilisme?

2. L'attitude de la critique systématique, la philosophie à coup de marteau, combat-elle ou favorise-t-elle le relativisme?

3. Peut-on fonder la politique sur le relativisme?

4. En quoi l'esprit religieux ne peut-il admettre le relativisme?

5. Que veut dire cette expression "le relativisme des valeurs"?

6. N'y a-t-il pas un fondement psychologique du relativisme?

7. Peut-on dénoncer une erreur manifeste, sans pour autant s'estimer en possession de la vérité?

 

     © Philosophie et spiritualité, 2010, Serge Carfantan,
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